Cahiers de la Documentation 2014/2 (juin 2014)
Éditorial
Pour occuper leurs loisirs, certains vont pêcher à la ligne, d’autres font du vélo ou s’envolent au bout du monde. Je fais du patchwork. Ce n’est pas vraiment un art, peut-être un artisanat, mais je suis frappée du nombre de personnes qui s’y adonnent et surtout de l’évolution de la production tant en qualité qu’en créativité. Si les origines sont européennes, c’est aux États-Unis que la technique s’est répandue et que d’utilitaire, elle est devenue un mode d’expression. Depuis 1998, l’American Library Association abrite le groupe des Biblioquilters dont les œuvres sont exposées dans les congrès de l’association et mis aux enchères pour financer des bourses. Habituée à visiter des expositions, je pense que la production belge est d’un niveau très honorable et c’est à l’exposition annuelle de l’Association Belge du Patchwork en 2012 que j’ai été interpellée par Histoire de bulles de Marie-Rose Bruyneel, qui a fait la couverture de notre revue au mois de mars. Si le quilt faisait clairement référence à la bulle financière, il illustrait aussi pour moi le foisonnement incontrôlé de l’information, le gonflement de petites bulles qui enflent puis éclatent sans vraiment laisser de traces et qui compliquent singulièrement le travail du documentaliste.
J’ai eu alors l’idée, peut-être saugrenue, de proposer au comité de publication d’illustrer les couvertures de 2014 avec des photos de différents quilts en rapport avec notre profession.
C’est ainsi qu’ont été sélectionnés parmi d’autres, en plus d’Histoires de bulles, Bla-bla de Rita Bos, Laser quilt de Duffy lndeherberg et Post-it de Monique Gilbert.
Bla-bla est classique dans la forme. Il est constitué d’éléments géométriques très ordonnés reprenant des tissus imprimés de textes. Cela ne nous fait-il pas penser au rêve d’Otlet et Lafontaine ?Laser quilt, sans surprise, illustre le côté technique des TIC et Post-it avec ses petits carrés illustrés qui sont autant de petits messages, ne serait-il pas une illustration du Web 2.0?
Peut-être de votre côté, ne verrez-vous dans ces illustrations que ce qu’ils sont en réalité: des petits bouts de tissus de toutes les couleurs, ou bien votre imagination, titillée par votre curiosité, y trouvera-t-elle d’autres explications que les miennes? Quoiqu’il en soit. que cette petite parenthèse dans le sérieux de nos illustrations habituelles n’ait d’autre ambition que de vous faire sourire. Enjoy …
Simone Jérôme
Informatie overload en het risico op burn-out
Luc SWINNEN, Stressdokter
La surcharge informationnelle est un mal moderne. Chez certaines personnes, il y a même lieu de parler de cyber-dépendance. Or, notre cerveau n’y est pas suffisamment préparé et nous pouvons dès lors développer toutes sortes d’affections et incommodités. Dans cet article, nous décrivons tous ces maux, ainsi que leur origine. C’est que notre cerveau ne peut pas gérer toute cette information. Dans le tronc cérébral se trouve une partie dont peut dériver un stress énorme. Cette partie réagit à toute menace et émet alors de l’adrénaline et de la cortisone. Une information qui n’a pas encore été traitée de manière adéquate sera également considérée comme une menace. C’est pourquoi il convient d’être vigilant et de réduire la montagne d’information à des proportions minimales. Il n’est vraiment pas nécessaire de tout savoir. Après avoir effectué une sélection rigoureuse, il vaut mieux tout classer correctement et il faut savoir si une action s’impose. Ainsi, nous pouvons vivre avec une tête froide et un cerveau reposé et nous pouvons éviter un burn-out. Dans cet article, nous aborderons aussi brièvement les effets Rashomon et Zeigarnik.
L’utilisation de DOCUPOLE et les défis de son passage en MOOC
Sébastien BLONDEEL, Assistant, Université Libre de Bruxelles – Archives & Bibliothèques
DOCUPOLE, cours en ligne d’initiation à la recherche documentaire à l’usage principal des étudiants de l’enseignement supérieur, a été développé par un groupe de bibliothécaires du Pôle Universitaire Européen de Bruxelles Wallonie en janvier 2007. Utilisé surtout pour la réalisation de travaux dans le cadre de cours, son usage connaît toutefois une diminution avec le temps. Un changement dans les compétences de recherche du public a également été décelé avec l’analyse des tests en ligne intégrés au cours. Ces constatations, ajoutées à la suggestion récente d’une institution européenne d’Open Education de faire de DOCUPOLE un MOOC (Massive Online Open Course), placent les concepteurs du cours devant des défis importants : accroître l’actualité, l’interactivité et l’ouverture pédagogique de ses contenus pour soutenir les compétences documentaires de la « Génération Google », qui constitue aujourd’hui le public majoritaire de l’enseignement universitaire.
Réseaux sociaux numériques : Quels enjeux pour les bibliothèques ?
Kouassi Sylvestre KOUAKOU, Enseignant, Institut pour la Promotion des Arts Conservatoires ; Doctorant en Information et Communication sous la direction de Françoise D’Hautcourt (Chargée de cours et Directrice du Centre des Technologies au service de l’Enseignement)
Cet article vise principalement à présenter les enjeux pour les bibliothèques d’être présentes sur les réseaux sociaux numériques. Nous retiendrons que ces derniers constituent de puissantes plateformes qui permettent à la bibliothèque d’accroître son audience et de mettre en valeur certaines de ses collections et de les rendre plus visibles. De plus, dans ce monde du « tout numérique », ils permettent à la bibliothèque d’exister et de défendre son image en se construisant une « existence numérique ». Par ailleurs, l’investissement des bibliothèques sur les réseaux sociaux numériques, bien que présentant de nombreux avantages, comporte également quelques risques, notamment, celui d’exister sur des plate-formes appartenant à des entreprises privées et commerciales. Toutefois, il est recommandé à la bibliothèque de ne pas se laisser infléchir par ces quelques risques, mais d’exploiter à fond et avec prudence les nombreuses opportunités et possibilités qu’offrent les réseaux sociaux numériques.
Bibliothécaire ou documentaliste ? Professionnel(le) de l’I&D !!
Guy DELSAUT, Administrateur, Association belge de Documentation (ABD-BVD)
Avec la participation du Conseil d’administration de l’ABD-BVD
Avec l’évolution des technologies, les métiers de bibliothécaires et de documentalistes ont changé et se sont diversifiés laissant la place au métier de professionnel de l’information et de la documentation. Cet article tente de montrer toute cette diversité, qui est la richesse de notre métier, que soit au niveau des titres de fonction, des lieux où il est exercé, des publics à qui le professionnel s’adresse, des tâches que ce dernier exerce et des nombreuses compétences nécessaires à accomplir au mieux une fonction qui est avant toute chose un service à un public, dans une société où l’information est partout. Le monde évolue, notre métier aussi…
Bibliothecaris of documentalist? I&D-professional!!
Guy DELSAUT, Bestuurder, Belgische Vereniging voor Documentatie (ABD-BVD)
Met de medewerking van de Raad van Bestuur van de ABD-BVD
Vertaald door Dominique VANPÉE, Bestuurder, Belgische Vereniging voor Documentatie (ABD-BVD)
Compte rendu
De « Médiathèque » à « Point culture » : Explication d’une évolution
François-Xavier VAN CAULAERT, Bibliothécaire, Réseau des bibliothèques et des ludothèques de Watermael-Boitsfort