Cahiers de la Documentation 2014/1 (mars 2014)
NUMÉRO SPÉCIAL
Inforum 2013
Infoverload: (no) surcharge to pay
Éditorial
Nous avons tous dans nos vies des événements récurrents que nous attendons avec impatience, des moments que nous ne voudrions pas rater. Pour certains, ce sera l’anniversaire d’un filleul, pour d’autres le premier jour des soldes ou la finale du Super Bowl. Parmi les événements professionnels que vous attendez, nous espérons, à l’ABD-BVD, qu’il y a l’Inforum…
Chaque année, nous vous donnons rendez-vous au cœur de Bruxelles, à la Bibliothèque royale, pour une journée de conférences… mais pas seulement ! Car l’Inforum, c’est bien sûr l’occasion de s’instruire sur un sujet en relation avec notre métier, mais c’est aussi un lieu de rencontre car il permet de tisser des liens professionnels, de discuter, de débattre entre confrères et consœurs. Et puis, on retrouve ses anciens camarades de classe, ses anciens collègues, ses anciens professeurs qu’on avait parfois perdus de vue depuis longtemps… Les pauses et le walking lunch favorisent ce networking bien plus convivial que les réseaux sociaux. En 2013, plus de 50 % des répondants à notre questionnaire d’évaluation ont d’ailleurs affirmé être venus à l’Inforum pour les contacts.
Si je vous parle de l’Inforum, c’est bien sûr parce que ce numéro y est consacré. Il reprend une contribution de la plupart des orateurs présents à l’édition 2013 sur la surcharge informationnelle[1]. Il permet à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de venir de regretter de ne pas avoir pu y assister mais surtout de quand-même approcher le sujet. Et pour ceux qui étaient présents dans la salle, ce numéro leur remémorera ce qu’ils ont entendu mais pas uniquement car l’exercice oral n’est pas le même que l’écriture d’un article.
Pendant que vous lisez ces pages, le groupe Inforum, lui, s’attelle à l’organisation de l’édition 2014 qui aura lieu le 5 juin sur des thématiques liées à la sécurité des données. Nous espérons bien sûr que vous serez au rendez-vous, qu’il vous intéressera et vous permettra de belles rencontres.
Guy DELSAUT
[1] Notons que l’article relatif à l’exposé de Luc Swinnen, Médias sociaux, surcharge informationnelle et manque d’énergie : éviter le burn out et retrouver le plaisir au travail, paraîtra dans le prochain numéro des Cahiers de la documentation.
Surcharge informationnelle en entreprise : L’infobésité, réalité ou illusion ?
Caroline SAUVAJOL-RIALLAND, Maître de conférences, Université catholique de Louvain (UCL) et Sciences Po Paris; Fondatrice, So Comment
Nous recevons aujourd’hui plus d’informations qu’il n’est possible d’en traiter sans porter préjudice à l’activité ou à la personne. La surcharge informationnelle ou « infobésité » impacte fortement le quotidien des entreprises. Nous en sommes à la fois les premières victimes et les premiers acteurs, en informant et en communiquant toujours plus… Tout voir et tout traiter n’est désormais qu’une utopie dans un monde numérique. Il est néanmoins possible de lutter contre l’infobésité et de retrouver une certaine maîtrise de son activité de travail. Les solutions sont d’ordre technologique ou méthodologique, organisationnelles et collectives. Celles-ci doivent être adaptées à la culture spécifique de l’organisation, être l’affaire de tous au sein de l’organisation et être promues au plus haut niveau du management.
De rol van de bibliotheek in tijden van information overload
Sara DECOSTER, Bibliothecaris, Université de Liège (ULg)
Cet article étudie le rôle que peut jouer la bibliothèque à une époque où la surcharge informationnelle est omniprésente et part des deux composantes de base du phénomène de l’infobésité : en premier lieu, un flot de données important, et, en second lieu, la manière dont ces données sont traitées par l’usager. La combinaison de ces deux facteurs amène souvent les usagers à choisir des solutions faciles et à privilégier la rapidité d’accès, parfois au détriment de la qualité de l’information. Dans ces conditions, la bibliothèque peut jouer un double rôle pour aider l’usager à gérer l’afflux constant de données. En premier lieu, la bibliothèque met en place un outillage technique. Le développement récent des outils « discovery » peut être resitué dans cette veine. Ces outils sont très nettement orientés vers l’utilisateur, offrant une recherche très simplifiée, qui permet par ailleurs d’interroger plusieurs ressources à la fois. Deuxièmement, c’est en investissant dans les compétences informationnelles des utilisateurs que la bibliothèque peut lutter contre le versant subjectif de l’infobésité. Pour maximiser l’efficacité de cet encadrement, une bonne communication est primordiale.
Information Overload: A Problem Of The Ages
Jonathan B. SPIRA, Chief Analyst, Basex
En 2010, la surcharge informationnelle a coûté 997 milliards de dollars à l’économie des États-Unis, et la tendance ne montre aucun signe d’affaiblissement. En effet, l’être humain s’ingénie à développer en permanence de nouveaux outils qui, bien qu’accueillis comme la prochaine innovation majeure, ne font qu’aggraver le problème par la même occasion. La surcharge informationnelle a pour conséquence que beaucoup ne sont plus en mesure de gérer leurs idées ou leurs pensées, d’imaginer, ni même de raisonner et de penser. De nombreux échanges de courriers électroniques, étalés sur plusieurs jours ou semaines, auraient pu être épargnés par un simple appel téléphonique de 5 minutes. Pour atténuer cet impact, les travailleurs du savoir, tout comme les grandes ou les petites entreprises, peuvent accomplir de nombreuses démarches, mais la toute première est simple et évidente : faire prendre conscience du problème.
Informatie en communicatie zijn gratis, maar een ongezonde informatiecultuur kost handenvol geld
Jan VANTHIENEN, Gewoon hoogleraar, KU Leuven – Faculteit Economie en Bedrijfswetenschappen, Onderzoeksgroep Beleidsinformatica
Information et communication vont de pair. Disposant de moyens modernes pour rechercher, stocker et diffuser l’information, il semblerait que nous puissions être informés, sans trop de peine, sur tout ce dont nous avons besoin, et que, par conséquent, le travail journalier soit rendu plus simple, plus rapide et infiniment plus productif. Et c’est bien le cas. Mais cela ne nous dispense aucunement de la responsabilité d’organiser les choses de manière correcte. Sans une culture de l’information bien réfléchie, le gain de productivité restera une illusion et nous continuerons tous ensemble à perdre énormément de temps.
Compte rendu
Facebook : Comment les professionnels de l’info peuvent-ils en profiter ?
Arnaud SEEUWS, Documentaliste, Centre Antipoisons ; Administrateur, Association Belge de Documentation (ABD-BVD)
Compte rendu
Quand tout le monde s’en mêle : Hyper-information ou hyper-désinformation
Guy DELSAUT, Rédacteur en chef des Cahiers de la documentation, Association Belge de Documentation (ABD-BVD)