Cahiers de la Documentation 2008/2 (juin 2008)
Éditorial
Pouvais-je commencer cet éditorial sans avoir une pensée pour Simone Jérôme ? Elle, qui fut si longtemps administratrice de notre association et rédactrice en chef des Cahiers de la documentation, vous annonçait dans notre dernier numéro, qu’elle passait le flambeau éditorial. Comme promis, elle a gardé un œil vigilant sur ce numéro et continuera à le faire. Sous sa direction, les Cahiers ont trouvé un nouveau souffle. Il est maintenant loin le temps où certains numéros ne comportaient que deux articles, parfois même écrits par un seul et même auteur.
Ce nouveau souffle est également dû à une équipe. Le comité des publications est en effet très important pour convaincre les auteurs d’écrire pour notre périodique et en assurer le suivi : relire les articles qui peuvent être publiés, proposer des améliorations et des développements, veiller à la cohérence de la revue, traduire les résumés et l’édito, etc. N’oublions pas non plus le travail accompli pour les différentes rubriques : Notes de lecture, Nouvelles parutions et Regards sur la presse. Je voulais donc remercier tous les membres du groupe pour leur travail et souhaiter la bienvenue à ceux qui nous ont rejoints récemment.
Et puis, il y a bien sûr les auteurs. Sans eux, les Cahiers n’existeraient évidemment pas. Depuis plus de 60 ans, ces auteurs partagent leur expérience, leur savoir. Chacun de vous, de nous, a, dans sa vie professionnelle, l’occasion de mener ou de participer à une expérience qui lui tient à cœur et qu’il a envie de faire partager avec d’autres professionnels de l’information. Les Cahiers peuvent remplir ce rôle. Les instructions aux auteurs se trouvent à la fin de chaque numéro et sur notre site Internet. Je vous invite à les consulter et, pourquoi pas, à nous soumettre un article.
Dans ce numéro, c’est près d’une dizaine d’auteurs qui nous font part de leur expérience en matière de systèmes intégrés de gestion de bibliothèque, de veille, de littérature grise et de brevets.
Je vous souhaite une bonne lecture, que j’espère enrichissante.
Guy DELSAUT
Les SIGB libres en Belgique : État des lieux et analyse
Patrice CHALON, Knowledge Manager, Centre Fédéral d’Expertise des soins de santé (KCE). Webmaster, pmb-bug.be
Pascale MÉLON, Bibliothécaire, Bibliothèque Principale des Communes du Sud-Est de Bruxelles
Si les premiers systèmes intégrés de gestion de bibliothèque (SIGB) libres sont apparus à la fin des années 1990, il a fallu attendre 2004 pour qu’un premier retour d’expérience soit fait en Belgique concernant PMB, et 2007 pour Koha. D’autres SIGB libres sont-ils utilisés en Belgique ? Pourquoi choisir un SIGB libre ? Cinquante et une bibliothèques belges ou centres de documentation ayant installé un SIGB libre ont été identifiés. En compilant ici les résultats de deux enquêtes menées auprès de ces utilisateurs, nous pouvons proposer un premier aperçu de la situation du SIGB libre en Belgique. Le SIGB libre le plus utilisé en Belgique est PMB. Un groupe d’utilisateurs s’est d’ailleurs organisé afin de proposer des formations et de compléter la traduction en néerlandais. Koha et oBiblio sont actuellement faiblement représentés. Il sera donc intéressant de suivre l’évolution du marché du SIGB libre dans les années à venir, mais aussi leur positionnement par rapport aux solutions commerciales.
La veille sanitaire de défense : Méthodologies et logiciels
Marc TANTI, Veilleur documentaire, Institut de médecine tropicale du service de santé des armées
Christian HUPIN, Veilleur sanitaire, Institut de médecine tropicale du service de santé des armées
Parina HASSANALY, Professeur, Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence
Jean-Paul BOUTIN, Professeur, Hôpital d’instruction des armées du Val de Grâce, Institut de médecine tropicale du service de santé des armées
Une des missions du Service de santé des armées (SSA) français est de préserver la santé des personnels de l’armée lors de missions à l’étranger. Dans cette optique, il a confié à l’Institut de médecine tropicale du service de santé des armées (IMTSSA) une mission de veille sanitaire de défense. Pour répondre à cette mission, trois bases documentaires ont été mises à sa disposition. La mise à jour de ces bases, la détection rapide de nouveautés et de « signaux faibles en émergence » nécessite une méthodologie de veille documentaire en plusieurs phases : collecte de documents, analyse et diffusion. Les phases de collecte et d’analyse, cruciales, sont décrites dans cet article. La phase de collecte nécessite la mobilisation de logiciels spécifiques selon trois modalités : le « pull », le « push » et le fil RSS. Les logiciels d’aide à l’analyse soutiennent le veilleur mais ils ne remplaceront jamais une analyse experte. Dans ce processus, un matériel informatique performant se révèle également indispensable.
Grey literature on bilingualism in Belgium
Joachim SCHÖPFEL, Head of department E-Publishing and Document Supply, Institute for Scientific and Technical Information (INIST), National Center for Scientific Research (CNRS)
Le bilinguisme, à savoir l’étude et l’usage de deux langues, est une réalité linguistique, sociale, pédagogique et psychologique pour de nombreuses personnes dans la plupart des pays. Au coeur de l’Europe, la Belgique est un pays où vivent deux populations culturellement et linguistiquement distinctes sans compter l’immigration, le commerce mondialisé et des institutions internationales. Elle est donc particulièrement confrontée à cette réalité. En réaction à sa société multiculturelle et pour répondre à ses défis, la Belgique a développé depuis de nombreuses années des activités de recherche interdisciplinaire importantes dans le domaine du bilinguisme. Les particularités de notre étude sont doubles. Tout d’abord, la recherche sur le bilinguisme se situe au croisement de la linguistique, de la sociologie, de la psychologie et des sciences pédagogiques, chaque domaine disposant de ses propres vecteurs de publication et de communication. Ensuite, alors que la plupart des études précédentes sur l’importance de la littérature grise sont des analyses de citations, notre étude se base sur les résultats de recherches dans les banques de données, les catalogues, les archives ouvertes et les moteurs de recherche.
Article rédigé suite à la conférence donnée par l’auteur dans le cadre du colloque GL9 Ninth Intenaional Conference on Grey Literature: Grey Foundations in Information Landscape, organisé par le Grey Literature Network Service, les 10-11 décembre 2007, à Anvers.
Donner du sens aux brevets : Les méthodes de recherche
Fabienne MONFORT-WINDELS, Responsable Information et veille, Sirris
Cet article constitue le 4e article d’une série sur les brevets. Les deux premiers sont parus dans le numéro 2007/3 et le troisième dans le numéro 2008/1. L’information « brevets » peut être analysée par des méthodes qualitatives ou quantitatives. La recherche documentaire consiste à repérer dans la masse de documents quelques brevets intéressants. Un traitement statistique simple appliqué à un corpus permet d’extraire d’autres types d’information. Aujourd’hui, les données des brevets, jusqu’ici non codées, « muettes » pour les statisticiens, prennent du sens grâce aux nouvelles méthodes telles que le text mining. Ces techniques reposent sur des algorithmes qui repèrent des corrélations non immédiatement perceptibles entre les termes dans de grandes masses de documents. Elles permettent de détecter des « signaux faibles » à partir d’une information surabondante. Des outils intelligents vont encore plus loin. TRIZ, par exemple, est une méthode de créativité basée sur l’analyse d’un grand nombre de brevets.
Compte rendu
Les publics dans nos bibliothèques
Isabelle SOMVILLE-CORNET, Maître-assistante, Haute École de Namur – Baccalauréat en bibliothéconomie et documentation