Doc'Moment (en visioconférence)
La complexité de l’ouverture : Débat sur l’avenir de l’Open Science
Doc’Moment : les rendez-vous de l’ABD-BVD – Vendredi 18 décembre 2020 (17:00 – 19:00)
La complexité de l’ouverture : Débat sur l’avenir de l’Open Science
Sara Decoster, Attachée Open Science, KU Leuven
Quand Stevan Harnad a suggéré, en 1994, que les chercheurs mettent leurs publications gratuitement à la disposition de chacun, il s’agissait, d’après les termes de l’intéressé lui-même, d’une « proposition subversive ». Aujourd’hui, l’open science est devenue incontournable dans le monde académique. Désormais, il s’agit d’une priorité pour la Commission Européenne, qui impose ses principes aux chercheurs qu’elle finance.
Alors, tout va pour le mieux ? Pas nécessairement. Il n’y a pas si longtemps, le débat pouvait se résumer, grosso modo, à une opposition entre, d’une part, des éditeurs cupides, mus par l’appétit du gain, imposant des prix d’abonnement absolument rébarbatifs, et d’autre part, les universités, argumentant que la science se devait d’être accessible à tous, tant aux chercheurs moins fortunés, travaillant possiblement dans les pays en voie de développement, qu’aux contribuables.
Aujourd’hui, les éditeurs jouent pleinement le jeu de l’open science, mais ils tentent toujours d’imposer leurs conditions. Il n’est pas rare qu’un chercheur peut ouvrir son article à tous, à condition qu’il accepte de payer plusieurs milliers d’euros de « frais de publication ». Comme ce business est particulièrement lucratif, des éditeurs prédateurs ont émergé. Ils tentent d’attirer les chercheurs pour publier dans une revue faussement scientifique, qui est mise en ligne sans passer par l’étape, indispensable, de validation par les pairs.
Les enjeux de l’open science sont donc devenus bien plus complexes qu’avant. A cela s’ajoute que le champ d’application de l’open science ne se limite plus aux articles, mais concerne tout le cycle de la production scientifique, entre autres les données. Or, l’ouverture de ces autres formes de production scientifique va de pair avec des défis spécifiques. Les données, par exemple, ne peuvent pas être systématiquement ouvertes à tous, sans aucune condition. Le seul cas des données personnelles suffit pour le montrer.
Ce Doc’Moment se veut une réflexion, et surtout, une discussion sur ces nouveaux enjeux.
Les présentations se dérouleront en français et en néerlandais.
Lieu : en ligne (le lien sera envoyé après l’inscription)
Gratuit pour les membres (25 € pour les non-membres)